Le flexitarisme, une pratique alimentaire aux nombreux atouts

Publié le : 12/12/22
  • Né aux États-Unis dans les années 90, le flexitarisme gagne progressivement en popularité chez nous. En quoi cela consiste-t-il ? Quels sont les avantages et inconvénients de cette pratique alimentaire ? Comment garder une alimentation équilibrée ? Réponses avec Lisa Monge Lopez, diététicienne chez Sodexo, qui a opté pour ce mode alimentaire depuis plusieurs années déjà.


    Le flexitarisme… mais au fait, qu’est-ce que c’est ? Contraction des mots « flexible » et « végétarisme », ce mode alimentaire se veut principalement végétarien, mais inclut occasionnellement de la viande ou du poisson.

    Une tendance en nette croissance

    Le flexitarisme séduit de plus en plus, depuis un certain nombre d’années déjà, d’après l’asbl ProVeg (anciennement EVA). En Belgique, la consommation de viande par habitant a en effet diminué de 16% entre 2012 et 2016. Le recul le plus important à travers toute l’Europe ! Aujourd’hui, d’après une récente étude d’iVOX, 12% des Belges (contre 11% en 2020) se disent flexitariens, c’est-à-dire qu’ils s’abstiennent de manger de la viande ou du poisson au moins trois fois par semaine.

    Lisa Monge LopezCette tendance de fond, les entreprises ne peuvent plus l’ignorer. « Chez Sodexo, nous avons davantage de demandes de la part des clients pour des repas végétariens », note Lisa Monge Lopez. « Il en va de même dans les écoles et les maisons de repos et de soins. C’est moins le cas pour le véganisme », ajoute-t-elle.

    Environnement, bien-être animal et santé

    Trois raisons poussent les consommateurs à adopter ce nouveau comportement alimentaire. La première d’entre elles : opter pour le flexitarisme a un impact positif pour la planète. En effet, l’élevage du bétail est responsable d’environ 14,5% de nos émissions de gaz à effet de serre. Et ce n’est pas tout, la baisse de la consommation de viande entraîne également une diminution de l’utilisation de l’eau. La production d’un kilo de bœuf nécessite 15.000 litres d’eau contre 4.000 litres pour un kilo de légumineuses. La substitution des protéines animales par les protéines végétales contribue en outre à la diminution de l’élevage intensif avec, à la clé, une baisse de la pollution des eaux.

    Le bien-être animal constitue également une autre motivation pour adopter le flexitarisme. Les nombreux scandales agro-alimentaires autour de la viande et des conditions d’élevage des animaux ont créé de la méfiance auprès des consommateurs. Les poulets, porcs et bovins sont souvent élevés dans des espaces non adaptés avec des conditions d’abattage très rudes. De plus, une consommation accrue de poisson s’avère néfaste pour certaines espèces.

    Enfin, une consommation trop importante de viande peut avoir des conséquences sur la santé. Les Belges sont les 4e plus grands consommateurs de viande en Europe. Le Conseil Supérieur de la santé recommande de manger maximum 300g de viande rouge et maximum 30g de viande transformée par semaine. La viande contient des acides gras saturés et du (mauvais) cholestérol. Une consommation excessive de viande rouge favoriserait le développement de maladies cardio-vasculaires, de certaines formes de cancers, ou encore du diabète.

    Le flexitarisme, dangereux pour la santé ?

    Rassurez-vous, le flexitarisme est loin d’être néfaste pour la santé. Il nécessite cependant une certaine attention. « Cette pratique alimentaire ne limite pas la consommation de certains aliments, mais comme tout régime alimentaire sain et équilibrée, les repas végétariens doivent également être composés suivant les recommandations de la pyramide alimentaire. », précise Lisa Monge Lopez.

    plat végétarienLe secret pour garder une alimentation saine et équilibrée ? Varier et surtout combiner ! De nombreux aliments font office de substituts pour remplacer la viande. Le consommateur peut combiner chaque jour diverses sources végétales. Les céréales complètes, les légumineuses, le tofu, le seitan, le tempeh, les produits laitiers ou les oléagineux présentent de nombreux atouts à petit prix.

    Attention en revanche à ne pas vous laisser tenter par les produits ultra-transformés. L’industrie végétarienne a en effet mis au point des substituts végétaux, très similaires visuellement aux aliments contenant des protéines animales. Lisa Monge Lopez met en garde : ces produits sont non seulement plus coûteux mais ils sont aussi remplis d’additifs et contiennent trop de sel. Une consommation modérée ne pose pas de problème mais il est important de privilégier des aliments « bruts » pour des repas végétariens.

    Une offre flexitarienne au siège social

    Sodexo a toujours privilégié une alimentation saine et durable. En Wallonie et à Bruxelles, les cuisines de collectivités peuvent obtenir des labels les récompensant pour leurs efforts en matière de durabilité. En effet, depuis 2016, Bruxelles Environnement octroie le label « Good Food ». En Wallonie, la cellule « Manger Demain » a également lancé en 2020 le label « Cantines Durables ». En Région flamande, le gouvernement flamand a lancé le « Green Deal Eiwitshift », dont Sodexo est partenaire, afin d’améliorer le rapport entre les produits à base de protéines animales et végétales dans notre alimentation.

    Sodexo va désormais encore plus loin en lançant, début 2023, une offre flexitarienne au restaurant de son siège social à Bruxelles. Alors que le jeudi est déjà veggie dans les restaurants du groupe, l’objectif est ici de proposer un plat du jour 100% végétarien ou vegan. Les travailleurs auront cependant toujours la possibilité d’opter pour un repas avec de la viande ou du poisson.

    On le voit, de nombreux consommateurs et entreprises belges se tournent vers le flexitarisme. Il est tout à fait possible d’adopter un mode alimentaire plus respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Et si en plus l’impact est positif pour la santé, sans trop toucher au portefeuille, tout le monde sourit…

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